J'ai pris deux ou trois tee-shirts à l'arrache, un jean troué au genou droit et des sous-vêtements. J'ai tout foutu en bordel dans un sac qui me venait en premier dans la main. Et c'est à c'moment là que j'me suis dit que j'devais me casser de cet endroit, de ma vie trop banale. Alors j'ai enfilé des vieilles baskets, et j'ai mis mon sac sur le dos et j'suis sorti de la pièce, où j'ai dormi durant toute mon enfance. Je jetais un dernier coup d’œil vers ma chambre, du moins, mon ancienne chambre. J'ai souri en voyant un vieux poster de rock qui commençait à se décrocher. J'me suis dit, ça y est, c'est le bon moment. Un pas, deux pas, trois pas. J'arrivai à la porte d'entrée. Fallait que je prévienne mes parents me suis-je dit. J'ai pris un crayon, un papier déchiré d'un magazine, et j'ai écris : ne m'attendez pas. j'ai lâché le crayon, et je suis parti, au volant de mon vieux truck rouge fraîchement acheté pour mes dix-huit ans. J'suis parti vivre autre chose, ailleurs. J'suis parti découvrir la liberté. J'suis parti découvrir le monde aussi. J'suis parti pour laisser mes problèmes derrière moi. J'suis parti avec des gens qui voulaient la même chose que moi, j'suis parti pour un périple routier avec tous ces gens qui sont comme moi. J'ai tout vu de l'Amérique, j'ai tout entendu, j'pourrais presque dire que j'ai tout vécu, mais non. Et j'suis parti par la route 66.